La sécurité intérieure de l’enfant : la clé pour développer son autonomie

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une maman avec son bébé

Nourrisson, l’enfant s’est attaché à la personne qui prend soin de lui en priorité. Il a développé des capacités motrices qui lui permettent de s’en éloigner ou de s’en rapprocher. A partir de 9-10 mois, il expérimente l’exploration, dans une sécurité intérieure liée à la qualité de l’attachement qu’il continue à développer avec les adultes référents qui l’entourent. Mais comment faire en sorte de lui apprendre l’autonomie en toute sérénité et faire en sorte que les séparations parents/enfant ne tournent pas aux crises de larmes et aux cris ?

 

Rassurer l’enfant pour développer son autonomie

Au-delà de 9 mois, l’enfant est capable de repérer qui est le « donneur de soins » dans son entourage familial, la personne qui va le sécuriser en répondant à ses besoins physiologiques primaires. A cet âge, l’enfant développe également des besoins affectifs. Par exemple, il peut ne pas aimer rester seul et être en demande de la présence d’un adulte auprès de lui. Cet adulte dit « référent » représente une base de sécurité pour l’enfant, la personne à qui s’adresser lorsqu’il se trouve en situation d’inconfort.

Ainsi, un enfant qui crie lorsqu’on s’éloigne de lui ne joue pas forcément la comédie mais exprime seulement sa détresse et son besoin intérieur d’être rassuré. C’est en le rassurant qu’il retrouvera sa sécurité intérieure et pourra à nouveau s’éloigner. Des étapes successives vont lui permettre de prendre de la distance, en le rassurant sur ses capacités et son potentiel.

 

Une mise en condition dans la durée pour favoriser la sécurité intérieure de l’enfant

Prenons l’exemple d’un petit garçon de 20 mois, qui est déposé à la garderie de la station de ski où toute la famille passe des vacances, un lieu inconnu pour lui comme pour ses parents. Dans la salle de jeux, le petit garçon aperçoit un superbe camion rouge. Il se précipite dessus, émerveillé et ne prête même plus attention à ses parents. Ses parents sont surpris, s’attendant à ce que la séparation soit plus compliquée à gérer. La réaction de l’enfant est un signe fort de la sécurité intérieure ressentie par lui, qui ne se pose pas de questions et qui s’empare du jouet sans inquiétude. Les parents repartent ainsi rassurés et sans culpabilité, voyant que leur enfant se trouve dans un environnement qui lui convient puisqu’il y a trouvé immédiatement un centre d’intérêt.

Cette scène de vie est le reflet de nombreuses étapes de développement de l’enfant qui ont eu lieu dans les mois précédents. En effet, dès l’âge de 10 mois, le petit garçon était déjà gardé dans un environnement collectif. A cette époque, la séparation avec ses parents n’était pas complexe mais très accompagnée. C’est cet accompagnement qui a facilité la séparation à 20 mois.

En effet, dès les premiers instants de l’enfant à la crèche, sa maman prenait bien le temps de lui expliquer la situation présente (« Ce matin, Maman te dépose à la crèche. Je te donne ton doudou. Tu peux le déposer dans ton panier quand tu veux. Prends ton temps. » comme la situation future (« Je reviendrai te chercher cet après-midi après la sieste. »).

Le fait d’expliquer ce qui se passe ou ce qui va se passer à l’enfant, créé non seulement du lien entre l’enfant et les personnes présentes dans son environnement mais favorise également son autonomie en lui octroyant la possibilité d’agir sur la façon dont il va gérer la séparation avec son parent (par exemple, la durée pendant laquelle il va garder son doudou ou non, peut être un indicateur de sa sécurité intérieure).

La maman confiait ensuite son enfant à une personne en particulier, pas forcément toujours la même, mais de façon à ne pas brusquer la séparation entre elle et son enfant. Il est en effet préférable de ne pas simplement déposer l’enfant et repartir tout de suite en le laissant se débrouiller pour créer du lien avec les personnes déjà présentes.

 

De nos jours, les parents ont souvent une vie professionnelle intense et chargée. Certains pourraient penser qu’ils n’ont pas le temps de faire cette mise en condition de l’enfant ou même que cela va créer des difficultés de séparation qui leur feront perdre du temps (ou devoir revenir auprès de leur enfant). Bien au contraire ! Comme nous avons pu le voir dans l’exemple donné ci-dessus, la mise en condition de l’enfant, si elle est réalisée de façon adaptée, leur fera gagner du temps et de l’énergie !

 

Créer du lien pour rassurer l’enfant lorsqu’il s’éloigne de son parent

Un autre enfant éprouvait des difficultés à demander ce dont il avait besoin aux assistantes maternelles de la crèche.  Sa maman a trouvé une solution renforcer son sentiment de sécurité intérieure. Lorsqu’elle le dépose, elle doit rester à l’extérieur de la salle de jeux. Elle explique alors à son enfant : « Imagine-toi que nous sommes tous les deux reliés par une corde autour de la main.  Je te tiens avec cette corde. Va voir cette dame et demande-lui ce qu’il te faut et tu reviens vers moi après. » L’enfant hésita un moment puis montra sa main comme s’il tenait la corde imaginaire et s’en alla demander ce dont il avait besoin et revint. Un bel exemple qui montre que l’enfant est capable de s’éloigner tout en gardant le contact. Parents :

– montrez-vous créatifs pour donner les moyens à votre enfant de devenir autonome,

– restez au même rythme que votre enfant,

– soyez conscients que sa demande de proximité n’est pas un luxe mais un besoin qu’il essaie de combler en étant près de vous !

 

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