Pour quelles raisons conseiller à une personne en souffrance de se faire accompagner par un thérapeute ?

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une femme devant son ordianteur

Lorsqu’on ne va pas bien, accepter de se faire aider peut-être une décision lourde à prendre pour les personnes en souffrance. L’entourage est souvent exposé à ce mal-être et peut se sentir en responsabilité d’apporter de l’aide à la personne concernée.

Cette aide peut se matérialiser par un soutien de l’entourage à la prise de décision de consulter ou non un tiers, qu’il s’agisse d’un psychologue, d’un sophrologue, ou tout autre professionnel du soin. Comment s’y prendre pour que la personne qui souffre comprenne les bienfaits de la consultation et d’un accompagnement thérapeutique et prenne la décision de consulter ?

 

Soutenir et rassurer la personne en souffrance pour déclencher la décision de consulter un thérapeute

D’un côté, les personnes en souffrance ont souvent en tête des croyances qui reposent sur l’idée qu’elles vont se sortir de leur mal-être toutes seules, sans aide extérieure, ou que leurs problèmes vont se dissiper ou se résoudre avec le temps. De ce fait, elles ne croient pas aux bienfaits d’un accompagnement thérapeutique et repoussent sans cesse l’idée de consulter. D’autres difficultés peuvent se cacher derrière ce report d’être accompagnées, difficultés liées à la personne en souffrance elle-même. L’individu peut en effet avoir du mal à prendre soin de lui, voire même à se donner de la valeur, à se dire qu’il peut investir sur lui-même. Ces difficultés peuvent apparaître aussi bien dans la sphère professionnelle que personnelle.

De l’autre côté, l’entourage de ces personnes qui ne vont pas bien dans leur vie pourrait penser qu’il n’est pas de son rôle de se mêler des problèmes d’autrui, qu’il faut laisser à ces personnes leur libre arbitre de décider si elles ont envie de se faire aider et de bénéficier d’un soutien thérapeutique.

Or, ces personnes qui vont mal ont souvent besoin d’un « coup de pouce » des personnes qui les entourent. Cet entourage peut ainsi intervenir et les inciter à consulter en leur disant par exemple :

– que cela leur fera du bien,

– qu’elles pourront se sentir aidées et soutenues pour avancer dans leur vie,

– que consulter un thérapeute n’est pas un luxe,

– que ça n’est pas forcément grave,

– que le suivi thérapeutique ne dure pas forcément très longtemps.

Il est important d’avoir conscience que certaines personnes ont parfois besoin d’avoir ce « coup de pouce » de la part de leur entourage, qu’il va constituer « le petit plus » qui va déclencher la décision de consulter un thérapeute.

Pour l’entourage qui les expriment, ces paroles ne sont pas celles d’une personne intéressée mais d’une personne soutenante qui va rassurer la personne sur le fait qu’elle mérite d’être accompagnée et que cela ne va pas forcément s’inscrire dans la durée.

 

Professionnels de l’accompagnement thérapeutique : un rôle à jouer pour conseiller votre entourage

Les professionnels ont aussi un rôle à jouer, en partageant leurs compétences avec leur entourage personnel ou professionnel. Elles initient ainsi les personnes en souffrance à ce que pourrait être leur vie si ces souffrances étaient moins présentes. Il incombe à ces professionnels de faire comprendre à ces personnes de leur entourage que se faire aider c’est aller consulter un professionnel qui leur fera gagner du temps dans la résolution de leurs difficultés.

Parfois, par discrétion, en entendant la difficulté d’un proche, je n’ai pas osé dire que je pouvais aider cette personne. Je l’ai finalement toujours regretté : la suite de l’histoire me montrait que la situation de la personne non accompagnée se dégradait. Je me suis alors demandé : « Qu’avais-je à perdre en proposant mes services ou une mise en relation avec un autre professionnel ? » En réalité rien. Peut-être un moment désagréable à passer sur le mode « Mais de quoi te mêles-tu ? ». Ce qui tout compte fait ne m’est jamais arrivé. Chacun est courtois et peut dire « Oui, oui ! » et ne rien en faire, sans pour autant agresser l’autre. Cette prise de conscience me permet de vous dire de ne pas hésiter à conseiller à un proche de se faire aider.

Le principal est d’arriver à créer ce déclic qui permettra à la personne de comprendre que l’enjeu est essentiel pour elle, et que ce qu’elle vit n’est pas irrémédiable :

– dialoguer,

– partager des articles ou un livre,

– conseiller un témoignage d’une personne ayant rencontré des difficultés identiques,

sont autant de supports qui permettent d’atteindre la personne parfois murée dans sa situation.

On peut aussi considérer que chacun a la responsabilité de s’occuper de lui, cela compte autant pour lui que pour son entourage qui subit parfois son malaise.

Conseiller de se faire aider, c’est mettre l’accent sur la valeur de la personne et son droit à prendre soin de sa souffrance. Il n’y a pas de petites ou de grandes causes, il y a des individus avec chacun leur parcours de vie. J’ai toujours expérimenté que la situation personnelle d’un individu a des répercussions sur son environnement, comme des ronds dans l’eau.

 

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